Peintre d’origine australienne, Camilla Tadich a été touchée depuis l’été dernier par le charme de La Rochelle, ville qu’elle trouve très inspirante et culturellement riche. Elle vient de finir très récemment une résidence de création au Centre Intermondes et en ce moment elle expose ses nouvelles œuvres dans la galerie de cette association rochelaise (en partenariat avec le Museum d’Histoire Naturelle de La Rochelle, l’Alliance Française de Melbourne et avec le soutien de la Région Poitou-Charentes).
Quand est ce que tu t’es décidée à être peintre professionnelle?
Depuis mon plus jeune âge, j’ai toujours été intéressée par la création. Après mon diplôme d’études secondaires, j’ai commencé des études de costumier à l’université, mais c’est pendant ma dernière année que j’ai décidé d’étudier les Beaux-Arts, avec une spécialité en peinture.
J’avais réalisé des toiles à l’école supérieure, mais à ce moment-là je ne comprenais pas vraiment le « langage de la peinture ». J’étais déterminée à apprendre et à maîtriser les caractéristiques techniques de la peinture à l’huile, donc je suis partie étudier les Beaux-Arts au collège Victorian des Arts de Melbourne. Cela m’a permis d’obtenir les disciplines requises en peinture afin de devenir une professionnelle.
A travers la recherche et le développement des techniques, de nouvelles idées ont commencé à prendre forme dans mes peintures. J’ai commencé à m’intéresser à la photographie de paysages de nuit, et j’ai ensuite utilisé cela comme une nouvelle source d’inspiration pour mes œuvres.
J’ai voulu explorer le désert australien en prenant des photos afin de les utiliser pour créer des peintures. Mon intérêt s’est porté sur la création de paysages minimalistes et sombres, en utilisant simplement les phares de ma voiture ou les réverbères à proximité.
Quels sujets t’inspirent le plus en peinture ?
Mes œuvres sont principalement axées sur les paysages nocturnes; elles montrent l’interaction entre le récit et l’ambiance que crée la lumière. Ce concept étaye ma recherche sur le paysage et l’ambiguïté de notre environnement quand l’obscurité tombe. Récemment, je me suis concentrée sur les montagnes Australiennes durant l’hiver, précisément sur les champs de neige, me donnant la preuve que les paysages nocturnes enneigés révèlent une netteté et un étrange silence
Quelles sont les choses qui t’impressionnent le plus en France ?
Après avoir visité la France et l’Europe pour la première fois en 2013, j’ai été bouleversée par l’histoire et l’extraordinaire beauté à chaque coin de rue. J’ai été très impressionnée et inspirée par les collections de peintures dans la plupart des galeries d’art. Le moment le plus marquant pour moi, fut lorsque j’ai vu “Le radeau de la Méduse” (1819), peinture de Géricault, au Louvre. J’avais déjà vu cette œuvre dans des livres, mais la voir en vrai était très bouleversant.
Venant d’une petite ville de province à Victoria, Paris était donc immense pour moi! J’ai adoré la nourriture et la culture, et je ne me suis jamais lassée de l’infini beauté dont Paris est si bien connue.
Je dois avouer que quand je suis arrivée à La Rochelle, j’étais très heureuse de me retrouver dans une petite ville Française. Le voyage en train était extraordinaire et la nourriture et l’histoire du port de La Rochelle est vraiment unique. J’aimerais visiter d’autres endroits en France, mais c’est sûr, je retournerai à La Rochelle. Je n’arrête pas de penser à ces délicieux croissants !
Y a-t-il de bonnes opportunités en Australie pour les peintres et les artistes en général ?
L’Australie encourage beaucoup les artistes contemporains. Il y a beaucoup d’opportunités de travail pour les artistes individuels, par le biais des organisations de financement fédéral. Il y a aussi des opportunités d’évoluer dans les résidences d’artistes internationaux grâce au Conseil des Arts Australien. Bien que le marché soit très compétitif, avec seulement un petit groupe d’artistes sélectionnés chaque année, c’est une très belle occasion de pouvoir pratiquer dans un contexte international.
Quels sont tes prochains projets ?
Mon prochain projet est de créer une série de peintures, basée sur les paysages montagneux en Australie. J’aimerais faire des recherches sur les régions éloignées de High Country (une région du parc national, située à New South Wales & Victoria). J’espère pouvoir y aller durant l’hiver, pour capturer des photos des champs enneigés. Cela formera un nouveau corps de travail pour moi, afin d’être exposé en Australie cette année.
Merci beaucoup Camilla !
Cliquez ici pour regarder le travail de Camilla Tadich sur la Galerie d’Arttes Magazine.
Interview et photographies: Gonzalo Garzo / Traduction de l’anglais: Laura Bonnin